Enfance

La petite fille que j’étais 

Elle est petite, vit dans un village de montagne dans le Nord de la Transylvanie. Émerveillée par la beauté de la nature, étonnée par les faits et les gestes de la vie quotidienne, curieuse, pleine de joie et sous le charme des petits secrets, des amitiés d’enfance… illustration de Octavia Taralunga - Cleopatra-Lorintiu.com

Les petites histoires de cette fille sont les mêmes de tous les enfants : les niaiseries, les rêves, les espoirs naïfs. Et en même temps elles sont si particulières, imprégnées par le charme discret de la vie dans le village situé sur la rivière de Somes,dans les Carpates.

C’est l’humour et le regard étonné envers la vie des adultes, la découverte quotidienne qui règne sur ces histoires pleines de chaleur.

Un livre sur l’enfance qui a donné de l’envolée aux enfants d’hier et d’aujourd’hui avec les illustrations d’Octavia Taralunga.

La voix des critiques littéraires :La petite Fille que j'etais -cleopatra-lorintiu.com

Un telle livre de contes pour les enfants (inclus d’ailleurs dans la bibliographie scolaire nationale roumaine) peut donner l’envie de lecture et comme un artisan de tallent, peut bâtir doucement dans l’être des enfants, le besoin de lecture.
Tudor Opris ,1998

Les contes de Cleopatra Lorintiu déclanchent des « état d’esprit », le souvenir se mélange discrètement avec le rêve et la poésie, dans une invitation au voyage dans les territoires miraculeux de l’enfance. Ses contes sont des histoires vécues ; Elles ont denses, pleine du concret de la vie des enfants, et expriment d’une manière révélatrice la psychologie de ceux qui vivent cet age merveilleux.
   L’auteur est un connaisseur, elle s’approche du monde enfantin avec un sentiment d’une grande pureté et nous amène avec elle dans ce monde a part.

la petite fille que j'etais -cleopatra-lorintiu.com

      Olimpiu Nusfelean, dans la revue littéraire Tribuna, 1987.

L’écrivaine arrive a écrire des narrations  inventives et très nuancés. C’est le cas d’une histoire purement poétique qui s’appelle « Le prunier » dans laquelle un enfant désire fortement qu’un arbre reste toujours dans son état de printemps, plein de fleurs. C’est à dire une jeunesse sans fin. Ce sont des textes touchés par la grâce mais aussi la créations des personnages, des enfants imaginatifs ou de l’humour absurde.

Voicu Bugariu, Luceafarul Review,1982

Une histoire du livre « La petite fille que j’étais » (éditions INTACT Bucarest )publié en 1992

  Chez la Voisine 

-Tu ne peux  pas allez chez la voisine aujourd’hui parce qu’elle a des invités….
J’ai senti tout d’un coup la tristesse m’envahir. Comment ?
M’absenter toute une journée de chez elle ? La vie me semblait sombre.
-Mais pourquoi ? J’ai demandé d’une petite voix toute triste.
-Parce que tu n’es pas habillé pour sortir .Regarde toi dans le miroir.
Ton training est tout sale.
Il y a tant de bonnes choses inventées par les adultes, c’est vrai, il y a de découvertes faites par eux, il y a la bouffe, les avions et les jouets, c’est vrai mais parfois ils ont des drôles d’idées que je n’arrive pas à comprendre.
Tiens ! A cause du training !
La situation est ridicule !
Mais, peut être il y avaient des solutions. Bref, j’ai commencé les négociations.
-Est-ce que je pourrais mettre autre chose ? La robe bleue en velours, par exemple ?
Mais maman avait un peu de travail à faire dans la maison : cinq paniers de lessive à faire l’attendaient, le nettoyage des tapis, après le nettoyage des vitres, mettre les rideaux, balayer la cour et nourrir les poules ….
Donc, admettons qu’elle avait un peu du boulot, raison pour laquelle elle m’a dit :
-Écoutes, vraiment je n’ai pas du temps pour toi aujourd’hui, ni de t’habiller pour la voisine, ni d’autre chose, mais tu peux rester ici, t’amuser toute seule dans le jardin…
J’ai fait un petit tour en pensant toujours comment je pourrais m’échapper… et dans cinq minutes:
– Tu sais ce que je pense, chère maman, ça te dirais si je vais un petit peu avant que les invités arrivent ?et quand ils frapperont à la porte je prends la poudre d’escampettes et je retourne vite à la maison ?…
Personne ne s’apercevra !
Maman a cédé à mes caprices après lui avoir donné ma parole que personne ne me verra dans les habits rapiécés, en rouge…
illustration du livre la petite fille que j etais-Cleopatra Lorintiu.com
Une nappe blanche, brodée comme l’écume, couvrait la grande table paysanne, jusqu’au sol.

Mon plan était claire : quand ils frapperont à la grande porte, je devais m’enfuir par la véranda, glisser à travers le grillage vers notre cours…
C’est vrai, j’étais surtout agité par l’émotion de l’aventure, en regardant à la fois l’immense brioche dorée sur la table et mon pantalon bleu marin rapiécer en rouge et aguets à touts les bruits aux alentours.

Mais les invités étaient en retard. J’ai commencé a grignoter un peu de brioche en regardant les broderies sur les murs…
J’adorais une particulièrement elle représentait une jeune fille qui portait une poterie sur la tête, une gerbe d’épis de blé à la main. En haut de cela était écrit Sois forte comme un roche et n’oublie jamais ton village !
Très fort…
Il y était déjà trop tard quand je me suis rendu compte que les invités étaient à la porte.
Ils essuyaient leurs botes à l’entrer sur le paillasson, ils parlaient à haute voix en rigolant.
Un peur vive m’envahit soudainement à cet instant … j’avais honte de mon pantalon rapiécé que personne ne devrait le voir, et de ne pas avoir tenue ma promesse que j’avait fait à ma mère…

Je n’avait plus le choix ils vont me voir, je serrai déshonoré pour toute ma vie !
C’est toujours quand tu ne respectes pas les bons conseils de ta mère…
Au dernier moment j’ai trouvé une idée salvatrice.
A l’entrée des invités la grande nappe blanche a eu un léger flottement…
Ils se sont assis autour de la table.Fetita care eram 1992 de Cleopatra Lorintiu -Cleopatra-lorintiu.com
Que les secondes me semblaient longues !….
J’étais recroquevillé, en retenant mon souffle, serrée entre le panier pour les casseroles et le panier au sel grumeleux .Les tables paysannes du Nord sont comme ça : elles sont très grandes et ont une étagère à la largeur de la main au dessus du sol. Là-bas la maîtresse de maison range des paniers …
… Et ils ont parlé, et ils ont pris un copieux repas, disons, et ils ont bu en allongent leurs jambes et en rigolant a haute voix.
Je remarquait leurs bottes tachés de boue, en pensant aux tapis propres de La Voisine et à ma triste destinée, de rester coincée sous la table … une éternité !

J’entendais le tintement des fourchettes, le cliquetis des verres. L’odeur du potage des haricots à la thym et lardon fumées se rependit jusqu’en bas, ou c’était la place des chats…
J’avais l’impression que je suis là depuis des jours, des semaines… J’avais des jambes engourdies…Que c’était bien de rester près de ma mère, chez moi… Et j’avais faim !  Mais quelle faim !!!
Les invités attaquaient déjà le plat principal : des saucissons et choux aigre … j’étais figée … une botte énorme s’approchait de moi…j’ai commencé à pleurnicher …
-Est ce que vous avez un petit chat ? … demandait un invité en levant la nappe …
Et ils m’ont sorti de là bas, et ils m’ont consolée, et ils ont ries aux larmes … mais je ne pensait qu’à mon pantalon rapiécé et sale…
Comment j’ai pu faire sa à maman ?

  Histoirs pour les petitsdisque-Cleopatra Lorintiu

Si le début littéraire a été marqué par une histoire pour les enfants ,diffusée à la radio dans la lecture de l’un des plus grands comédiens de Roumanie, Octavian Cotescu, le doyen de l’Académie de Théâtre et de Film de Bucarest, la passion pour la littérature pour les enfants a été une constante de la littérature de Cleopatra Lorintiu, préoccupée par le destin d’un genre littéraire parfois méprisé ou minimalisé. Elle a lancé dans la presse littéraire des grandes enquêtes comme celle du Suplement SLAST dans laquelle a obtenu des réponses de la parts des grands écrivains qui ont également écrit pour les enfants ou, elle a publié des articles dans la revue « Steaua » et « Tribuna  » (de Cluj Napoca) sur ce genre littéraire qui était toujours en danger.
    Dans la plupart des cas, censurée ou soumiseaux contraintes de l’idéologie, la littérature pour les enfants pouvait etre parfois lu à plusieurs niveaux de lecture.‘est le cas du récit : DesNouvelles de Molidia, ample fable  de l’époque,avec des personnages fantastiques dans un style allégorique, publié et republié et qui a reçu le prix des écrivains de Bucarest en 1984.

C’est l’écrivaine Gica Iutes qui a eu le courage de proposer ce prix pour Cleopatra Lorintiu et qui a publié dans l’almanach de Bucarest (qu’elle dirigé à l’époque) le premier fragment de l’histoire.

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En 1989 l’unique Maison de Disques de Roumanie à l’époque, ( Electrecord ) fait éditer cinq de ses histoires diffusés avant dans la lecture des acteurs sur la radio nationale ainsi qu’une casette audio.
Le disque porte le nom « Des histoires pour des petits » et contient :

1. L’Horlogerie
2. Le Rhume
3 .La réconciliation
4. Quel Boulot à faire !
5 . Enfant unique

avec la participation des comédiens : Alexandrina Halic, Daniela Anencov,Virgil Ogasanu,Mihai Malaimare,Valeria Ogasanu,George Oprina,Ruxandra Sireteanu,Rodica Sanda Tutuianu,Ileana Serban,Boris Petrof,Paula Radulescu,Elena Nica Dumitrescu,Atena Demetriad,Stefan Velniciuc,Marina Velcescu,Victoria Mierlescu,Jeanine Stavarache,Violeta Berbiuc.
Régie artistique : Titel Constantinescu
Rédacteur : Stefan Bonea ;
Graphique de la pochette : Zorina Baldescu.
Editions Electrecord. Roumanie.