Litterature
Mis a jour. Dernière parution : Le chapeau de paille, Edition Eikon 2013. Sur cette parution Cleopatra Lorintiu s,est exprimée dans une émission de la radio Roumaine,service internationale :
« J’ avais depuis longtemps eu cette envie d’ écrire un roman qui puisse être lit sur disons, deux niveaux de lecture : d’abord l’histoire en elle même, la petite aventure d’un couple qui a envie de rompre avec la vie quotidienne et essayer autre chose, s’installer en Corse , l’ile de beauté comme un sort de paradis toujours rêvé et toutes les mésaventures qui dérivent de cette histoire.Le premier niveau.Et le deuxième , celui d’une vie intérieure, des connexions culturelles, des illusions, des déceptions et parfois de la » folie de la réalité ». Disons que la forme du livre est celle d’un polar mais ce qui devrait rester après la lecture devrait être un sujet de réflexion. Les questions qui se posent sont: pourquoi on est toujours mécontents, pourquoi on rêve toujours autre chose, pourquoi on arrive pas se réjouir de ce qu’ ‘on a et on est plutôt fascinés par l ‘intangible, l’impossible; voir l’imaginaire J’ ai écrit au début du roman que il y a des fait réels : une je pourrait dire des choses sur l’ histoire mouvementé de la Corse, des attentats, des infos du journal , il y a également des personnages qui ont de prototypes réels , spécialement les personnages qui mènent leur vie a Marina d’Agosta, a Porto-Vecchio ou Ajaccio mais tout est distillé dans une action plutôt imaginaire. Assez souvent je parle des illusions et des défauts de mes concitoyens roumains qui ont parfois trop d’illusions quand ils quitte le pays, la Roumanie et vont ailleurs.Je ne veux pas raconter l’histoire du livre mais dans l’économie du sujet il y a une escale a Paris entre Bucarest et Ajaccio ,la ou le personnage revisite l’église Saint Sulpice, et remarque dans une peinture de Eugène Delacroix , un chapeau en paille ,qui revient dans le roman comme un leitmotiv, symbole et aide dans les dernières pages du livre déchiffrer les mystères de ces mésaventures.C’est aussi une réflexion sur le destin des Roumains qui essayent se placer dans cette Europe vieille et neuve dans un contexte qui n’est pas tout a fait favorable , avec tout l’amalgame qui se produit parfois et avec tous restes , les déchés des attitudes un peu xénophobes qui existent aujourd’hui. »
Le parcours littéraire de Cleopatra Lorintiu commence dans l’enfance passée en Transylvanie, entourée par les paysages montagnards et les légendes de la Vallée de Somes, imprégnée dans un climat littéraire par les précurseurs illustres.
Les villes ou elle a passé son enfance sont les mêmes ou George Cosbuc, Liviu Rebreanu et Andrei Muresanu, grands classiques de la littérature roumaine, ont fait leurs études.
Ses premières lectures ont été marquées par un esprit d’amour pour la littérature et par une fidélité envers les valeurs culturelles de la Transylvanie.
En 1968, élève au cour moyen à l’école de Bistrita, elle rêve déjà d’être écrivaine et envoie par courrier l’un de ses premier manuscrit, au « Concours National pour des Contes »organisé à Bucarest par La Radiodiffusion Nationale. Quelques semaines plus tard elle a la surprise de se retrouver parmi les gagnants, chose apprise par la radio!
Les organisateurs ne savent pas que la gagnante du troisième prix, pour le conte « Rêve ou désir »,est une enfant de onze ans. Le conte sera lu a la radio par un grand comédien de l’époque, Octavian Cotescu.
Les autres participants étaient des écrivains professionnels .
A partir de ce moment, toute son enfance et son adolescence seront mises sous le signe de la littérature. Les premiers poèmes seront publiés dans la revue littéraire « Tribuna » de Cluj -Napoca en 1972 et après dans d’autres revues comme « Amfiteatru », « Luceafarul », « Cronica », « Convorbiri literare », « Steaua ».Très vite elle monte au créneau,les prix littéraires (accordés à l’époque aux jeunes poètes et prosateurs) l’ont vite fait connaître, en dépit de la distance entre sa ville, Bistrita et la capitale du pays !
Elle reçoit le Premier Prix National , deux années successive, 1975 et 1976 au concours national « Tinere condeie » (Jeunes plumes).
Premier Prix littéraire Nationale pour les jeunes écrivains
« Nicolae Labis» (1976) et en 1977, à Suceava.
C’est à cette période en tant qu’étudiante à l’Académie d’ Études économiques, (Faculté de cybernétique économique de Bucarest) elle commence a aborder des genres littéraires très différents : poésie, prose, littérature, contes pour enfants, documentaire littéraire, reportages littéraire, critique et essai, même des traductions.En 1978 publie son premier recueil de poèmes, La reine aux pas volées – Éditions Dacia.
Avec le roman Abandon les difficultés de publier sa littérature commencent vraiment pour Cleopatra Lorintiu.
Déposé à la Maison d’édition Eminescu, le roman a attendu 5 années dans les tiroirs de rédacteurs. Il n’a jamais été publié.
En dépit des évaluations positives sur « la valeur littéraire » du roman, écrites par des critiques littéraire, la censure a imposé quatre fois à refaire des larges chapitres, pour protéger les susceptibilités des responsables politiques extrêmement dogmatiques, de l’époque.
Abandon raconte l’histoire d’une famille de paysans du nord de la Moldavie, après la reforme agraire fait par le régime installé après la deuxième mondiale, qui a marqué la fin de la grande propriété en Roumanie et le commencement du procès de collectivisation forcé de l’agriculture.
L’histoire continue pendant les deux décennies suivantes. L’héroïne a un parcours accidenté, elle plonge dans une vie sans espoir, une vie limitée par les contraintes d’un monde dogmatique.
Tous les personnages abandonnent, l’un après l’autre, leurs idéaux et leurs illusions. En effet les personnages du roman commencent à se confondre avec leur « prototypes », de la réalité qui les a inspiré.
Considéré un « roman pessimiste et décourageant » en désaccord avec la doctrine du socialisme et les exigences idéologiques de l’époque, le roman a été finalement refusé, seulement des morceaux ont été publié par les rédacteurs des revues littéraires : Cronica (de Iasi), Ateneu (de Bacau), Luceafarul et SLAST ainsi que le publications pour l’étranger .
Les sujets des récits groupés sous le titre « Quelqu’un du passé » sont placés dans l’investigation des situations insolites, des tristesses cachées comme par exemple dans « Santa Lucia » ( une histoire d’amour douloureux et impossible, vue par les yeux d’une petite fille qui fait ses cours de violon, quelque part en province.
Dans « Pluie d’été », un autre amour impossible entre une savante et un jeune travailleur typographe, finit mal.
«Un Hiver avec Monsieur le Conte » oscille entre l’humour triste et le désespoir d’une vie en province, dans une petite ville perdue, pendant les fêtes de Noël.
Il y a toujours une surprise dans chaque morceau de prose et aussi il y a un non-dit, l’imperceptible. Ces histoires parlent des nuances, des relations ambiguës ou des tonalités très fines, des bémols de la vie quotidienne.
« La Solitude », (qui a été publié et reprise plus de dix fois par les revues de l’époque), c’est l’histoire d’une rencontre insolite : un homme exaspéré, en pleine crise de la quarantaine, mécontent de sa vie, sa profession et son couple et une jeune femme un peu bizarre, très solitaire et très triste qu’il rencontre par hasard pendant un déplacement, en province. Tout les deux ont l’impression qu’il ont trouvé l’âme sœur, en vivant une courte histoire d’amour, coupé d’une manière cruelle par le destin implacable.
« La maison aux lierres » c’est une histoire détachée du roman Abandon et publié comme récit: Une vieille femme seule arrive à croire que la jeune fille qui lui rend visite pourrait être l’ex compagne de son fils disparu. La vieille dame commence à vivre une double réalité, en prenant de plus en plus que ses propres fantasmes comme vérités.
« Une répulsion envers l’astronomie » raconte les vacances d’été d’un médecin, arrivé au bout du rouleau , dégoûté par sa propre vie, en pleine crise de la quarantaine mais qui tombe sous le charme d’une adolescente insouciante , la fille d’un ami de famille.
« Les tristesse d’avant la neige » c’est l’histoire d’une oscillation sentimentale d’une jeune femme, entre deux hommes, amis également : l’un, plus vieux, plus chaleureux et stable, l’autre insouciant, jeune et spontané, égoïste dans ses démarches mais plein de vie .Les deux sont comédiens dans le même théâtre, et se donne la réplique dans un spectacle de théâtre.
Des poèmes qui dessinent la même atmosphère ont paru par contre dans des volumes comme : La terrasse aux lauriers ( éditions Dacia 1985) comme Les années courtes :
« Les années courtes, les voilà déjà arrivés. / Alignés, pour eux-mêmes, les anciens sens. Quelle endurance vaine. Les sens que j’avais perdu/le faux sens égaré/l’âme épuisée. / La réalité, tellement étrange. /le froid compact. Et la mémoire, des lambeaux, des lambeaux./ Des plumes s’envolent d’un vieil oreiller. Tu esquisse un pas et tu te heurtes/contre le mur invisible./Tu tends la main et la retires ensanglantée. »
Influencée par l’écriture de Jacques Perry, elle publie le livre « Presque imaginaire » mis sous un motto emprunté d’un livre de l’écrivain admiré « Comment se fait que tu ne vois pas que la vie est belle et sauvage, étrange,gentille, désespérée, sublime, presque imaginaire ? » dans laquelle on retrouve le désespoir de son roman abandonné et la sensation de captivité, pesante :
» Piégée maintenant, il ne me reste qu’à me débattre. /Le printemps jette ma ration de lumière. Il dore cette paume de mendiante, cette vie, presque imaginaire. «
(Le livre a été publié en 1987 suite aux efforts du poète Florin Mugur, le rédacteur des éditions Cartea romaneasca.)
Peu à peut, elle se rend compte que dans le monde des compromis qui l’entoure elle n’es qu’une perdante : « Il y a des gens qui perdent toujours. D’autres/sont la branche de saule bouleversée par la tempête. / Le verre renversé sur la terrasse déserte. D’autres marchent tout le temps sur la glace qui craque. //Tu t’en souviens ? Elle, la jeunesse/ n’a pas de faute et c’est à peine aujourd’hui /que tes paroles prennent du contour comme si elles avaient voyagé vers moi/très lentement. » (Très lentement)
Les voyages sont évoqués soit dans des reportages, dans des petits récits ou comme cadre des scènes des romans .Ils influencent souvent l’atmosphère des poèmes.
« Les endroits lointains : nous aident à oublier : ce qui est fantôme, illusion, gaspillage/ce qui fait du bien à notre cœur brisé.//Brisé par quoi ?:Les endroits lointains/ne sont que des sanatoriums inutiles/des quarantaines de l’amour fatal/des occasions de souffrances / de réconciliation avec soi-même. Les endroits lointains sont des lampions dans les rues illusoires : d’un Soho sans sonore.//J’ai peur de moi. Et de la charge de tristesse argentée qui pourrait m’envahir un jour du passé. » (Au-dessus de Labrador).
Mais les endroits lointains, les paysages exotiques, sont plutôt une métaphore dans la poésie, leur noms ,leur décor, expriment un désir caché, un rêve souvent impossible a réaliser,une aspiration ,un sort de projection des hombres chinoises sur le mur .
« Le soleil d’aujourd’hui tombe dans l’Égée/ la trace des Achéens reste indéchiffrée.
Sur la peau, dans la rondeur du talon tu ressens/la tentation de partir. Les pins d’Athènes
t’ont accompagné./Tu peux être une telle créature étrange!/Aujourd’hui tu espères, demain tu souffres.
Aujourd’hui tu pardonnes, demain tu cherches./Tu es libre, libre?/Un Achéen orgueilleux? un Achéen égaré?//Tu applaudissais seul à Epidavros/ et le son te parvient aujourd’hui. Aujourd’hui, demain,/ ça n’a pas d’importance pour toi./Tu n’es pas l’un d’eux./C’est toi seulement. Les raisins noirs/du plateau royal sont toujours à toi./Ils amènent le poison de l’amour /sa douceur, sa déchéance./Le jour d’aujourd’hui tombe dans l’Égée/dans ses couleurs brusquement changées / prédestinés
nos noms se sont déjà touchés./Je ne me dépêche pas. Si un son/ va me parvenir/il va saisir ma voix éteinte.( Les raisins noirs)
Livres publiés ( Bibliographie sélective)
La reine aux pas volées – (poèmes). Prix de début des Éditions DACIA – Cluj Napoca – 1978.
L’heure des couleurs – Éditions Ion Creanga -1979 (poèmes pour enfants).
Le paysage de mon absence – (poèmes) – Éditions Cartea Romaneasca -1981.
La Libellule – (contes pour enfants) – Éditions Ion Creanga -1981.
Exercices de vacances – (contes pour enfants) – Éditions Ion Creanga -1984.
La Terrasse aux lauriers – (poèmes) – Éditions Dacia -1985.
La Maison aux lierres – (nouvelle) traduction en russe, Éditions des publications à l’international 1985, Bucarest.
Presque imaginaire – (poèmes) – Éditions Cartea Romaneasca -1987.
Il y a un endroit clair – (essais) – Éditions Sport Turism – 1989.
L’amour ne guérit pas – roman – Éditions LUNA ,1992.
La petite fillette que j’étais – roman pour enfants – Éditions Intact – 1992. Enfance
Le thé des amants – (poèmes) – Éditions Quadrat Press – 1993.
Quelqu’un du passé – poèmes et récits – Éditions LUNA – 1995.
Boule de rêve – contes – Éditions – Mondocart – 1997.
Une lumière supplémentaire – interview et essais – Éditions Muséum – 2002.
Souffle éphémère – anthologie poèmes – bilingues – Roumain Français – Éditions Axa -2002.
La vocation de la voie solitaire , un essais sur l’oeuvre de Artur Silvestri, 2009, Edition Carpathia , (prix de l’Association Roumaine pour le Patrimoine en 2010.)
Autres livres :
(Elle a traduit en Roumain une partie de l’œuvre de l’écrivain britannique Kenneth Grahame) :
« L’Age d’or » de Kenneth Grahame (prose) Édition Ion Creanga 1985.
« J’ai trouvé une princesse » (prose de Kenneth Grahame) Éditions Albin 1994.
« Aucun Contrat » biographies, interview en collaboration avec Emanuel Valeriu Édition « Mondopress», Bucarest 1993.
Membre de la Fédération Nationale des écrivains depuis 1979.(« Uniunea Scriitorilor »)
En 1991 – Création d’une maison d’édition privée « Luna Éditorial House » qui a publié des auteurs roumains et littérature pour enfants.
De 1992 à 1995 conseillère éditoriale de la Maison d’Édition Quadratt Presse.
Elle a coordonnée et signé les préfaces des études critiques sur la vie de Georges Enesco, le théâtre de Paul Everac et d’autres auteurs Roumains, poètes et dramaturges.
Chronique hebdomadaire littéraire à la Radiodiffusion roumaine dans « La vie des livres » entre 1987 – 1990.
Chronique littéraire dans les revues « Luceafarul » et « Amfiteatru » (1982-1989). Poèmes dans Times Litterary Suplement (USA).
Prix pour « Critique d’art » du magazine « SLAST » (1985).
Diplôme et membre d’honneur de l’Académie des belles lettres « Carpatica » de Bucarest, en 1999.
Elle a réalisée des disques et des casettes avec ses contes pour enfants.
Des dizaines des contes pour les enfants et des pièces de théâtre se trouvent dans la Phonothèque d’Or de la Radiodiffusion Roumaine et dans la bibliographie scolaire.
Son œuvre littéraire fait partie des anthologies traduites en Allemagne, Canada,Tchéquie, Moldavie, Russie, Pologne, Irak, Hongrie, Grande Bretagne et USA; elle a publié régulièrement dans les revues en ligne de Intermundus Media et Carpathia Press dirigés par l’écrivain Artur Silvestri.(2007-2008).
En 2010 elle reçoit le Prix littéraire international Naji Naaman pour la littérature, pour l’intégralité de l’œuvre littéraire et particulièrement pour le manuscrit « Anii scurţi » (Les années Courtes).
ses poèmes ont ete inclus dans l’anthologie publie par la Maison Naaman pour la Culture (Jounieh, Lebanon,2010)
Chaque mois elle est présente dans les pages de la revue littéraire « Vatra veche » avec sa rubrique mensuelle » Douce pagaille ».
En 2011 Cleopatra Lorintiu propose des restitutions de l’œuvre littéraire de l’écrivain Gh Tomozei sous le titre Fragmentarium en écrivant un ample étude introductif et des essais sur une époque littéraire et ses protagonistes parmi lesquels Nichita Stanescu,Grigore Hagiu, Florin Mugur, Nicolae Velea, Fanus Neagu et autres écrivains.
Le livre, publié par l’appui de la Bibliothèque de Domnesti dirigée par G .Baciu et I. Hiru devient un témoignage littéraire d’un moment important dans l’évolution de la littérature roumaine d’après 1960.