Eniko Szilagyi
L’européenne convaincue!
Eniko Szilagy est un exemple d’artiste vraiment européenne et qui fait de cet exercice « être européen » , un art de vivre et une façon pétillante de se faire aimée .
D’abord quelque mots sur son destin artistique qui n’est pas habituel, plutôt original et osé!
Actrice de théâtre, un tallent remarqué vite par les metteurs en scène et par les chroniqueurs, des ses études universitaires elle a décroché des rôles majeurs sur des scènes de théâtre en Roumanie au Théâtre de Targu mures dans le conté de Transylvanie ,après en Hongrie et en Belgique .
Entre elle et le cinéma, il y a une grande histoire d’amour marquée par une bonne dizaines de rôles ,souvent emblématiques.
Je pourrais parler des ses rôles dans les films roumains ( ceux qu’elle a fait en Hongrie malheureusement je ne l’ai pas vu , c’est-à-dire en 2005 Les chemins de lumière – réalisateur Attila Mispal et en 2000, Le soleil se couche à gauche – réalisateur Andras Fesos .)
Mais à l’époque, quand Eniko Szilagy vivait encore en Roumanie je me contentait d’écrire des chroniques de cinéma dans notre unique revue de genre … dirigé par Ecaterina Oproiu, dramaturge et une grande dame du journalisme.
Eniko était une actrice totalement a part, une candeur énigmatique, une capacité d’interpréter des rôles ambigus, être toujours mémorable, quoi qu’il soit le metteur en scène et la partition.
Dans La dernière nuit d’amour, la première nuit de guerre – 1982 réalisateur Sergiu Nicolaescu –elle donne la mesure du son tallent , la subtilité et aussi le charme.
Mais c’est le rôle de Mona 1985 L’Etoile inconnue –d’après le roman de Mihail Sebastian film TV – réalisateur Eugen Todoran qui l’impose vraiment au grand public, car son image d’ange blond et mystérieux reste dans la mémoire affective du publique.
Dans Mademoiselle Aurica – 1985, réalisateur Serban Marinescu – et Pauvre Ioanide-1984, réalisateur Dan Pita –c’est le même monde, le monde aristocratique déchue, abandonné, vieil, une bourgeoisie décadente et humiliée par le régime rouge d’après la deuxième guerre .Dans ces films Eniko sait toujours ajouter des touches subtiles a ses personnages qui décrivent le malheur d’un monde attristée en le donnant crédibilité .
Dans Chemin libre – 1987 réalisateur Nicu Stan, Vol dangereux – 1986 réalisateur Francisc Munteanu,
Le secret de Bacchus – 1986 réalisateur Géo Saizescu, Horea ,1984 réalisateur Mircea Muresan ,Le sac aux Libellules – 1983 réalisateur Manole Marcus – Chantage – 1983réalisateur Geo Saizescu – d’autres rôles , dans des manières différentes ont marqué son itinéraire si riche et si original.
Car Eniko interprétait des rôles en hongrois sur la scène du théâtre et faisait des tournages en même temps pour des films en roumain, elle interprétait des rôles pour le théâtre à la radio en hongrois et pourrait réciter des poèmes troublantes en roumain .
Parfaite, avec un grand succès, dans toutes ses hypostases !
Cet bilinguisme totalement maîtrisé l’a projeté dans une autre carrière théâtrale, en Hongrie et après ça , grande surprise, énorme…
Elle quitte aussi l’Hongrie pour la Belgique, et enfin pour la France : tout son talent d’actrice vient s’ajouter a son talent de chanteuse car c’est la musique qui la gagne.
D’abord la rencontre avec le monde sonore de Kurt Weill ,(un CD en 2007 ,au piano Guillaume Rouzaud).
Après un autre CD – Eniko Szilagyi chante Jean Musy sur ses propres textes … des spectacles avec les chansons de Barbaramais aussi de Maria Tanase, grande chanteuse roumaine d’après la deuxième guerre renommée pour sa voix ample, particulière et sa présence scénique, artiste fétiche de Brancusi et d’autres aussi , qui a chanté également en français.
Dans le CD Klausenbourg la chanteuse parsème la mélancolie d’un bourg de Transylvanie, lieux de sa naissance , des souvenirs et des émotions.(au piano Vivian Villani ,Réapprendre – texte Marc Fabien Bonnard, musique Vivien Villani
Klausenbourg : texte Eniko Szilagyi/M.F. Bonnard, musique Vivien Villani/M.F. Bonnard
Mon mariage : texte M.F. Bonnard, musique Vivien Villani)
Ses spectacles originales laissent un souvenir inoubliable comme celui au Théâtre de la Vieille Grille – UN KADDISH POUR BARBARA au piano Roger Pouly
ou en octobre 2008 quand elle chante Kurt,WEILL, Boris Vian au même Théâtre;à L’Archipel cinéma théâtre ,17 boulevard de Strasbourg, à Paris, à l’Atelier Marcel Hastir , Bruxelles , dans un Concert Brel-Barbara-Ferre-Brassens ,au Théâtre L’oiseau Bleu – St.Wandrille Rancon (Normandie) la chanteuse a fait tomber son public sous le charme,convaincante dans des partitions difficiles et dans des répertoires très exigeantes.
C’est sa voix et sa façon d’interpréter, de s’imposer à un public en général exigent et qui aime les sentiers peu connus et difficiles a explorer . C’est son élégance soutenu par une simplicité qui est celle de l’art vrai, pur, suggestif et surtout qui touche les émotions. Elle a déjà un public qu’elle arrive a envoûter, comme disait si bien un écrivain qui s’exprimait sur l’un de ses spectacles!
L’européenne Eniko Szilagyi, roumaine, hongroise, belge et française,en même temps, celle qui vit pour l’art et ses pouvoirs miraculeux de guérir les âmes et aussi dépasser les intransigeances , celle qui fait dépasser facilement les frontières. Toutes les frontières de ce monde, y compris celles de la pensée…