Traduceri
Romanul ”Pălăria de pai”de Cleopatra Lorintiu, in varianta engleză poate fi accesibil la:
https://www.academia.edu/93698014/The_Straw_Hat_by_CLEOPATRA_LORINTIU_ENGLISH_VERSION_PALARIA_DE_PAI
Poèmes( traduits en francais par Oana Cuzub, du livre de Cleopatra Lorintiu , Souffle ephemere, edition axa 2002)
Une nostalgie cachée
Des souches nues, alignées devant
les portes des voisins. C’est dimanche dans le village.
Des fragments de chansons traversent les maisons.
Il y a un vide d’occupation, comme si
Quelque chose d’épuisant était arrivé auparavant.
Une nostalgie cachée dans ma pensée.
Non dans mes sens, mais dans l’être imperceptible
Abscons. Une nostalgie cachée.
Verte et fraîche.
Tu es à la recherche de ton équivalent. Juste une variante de toi-même.
Tu te cherches, en fait. Tu voudrais être un autre,
Homme, femme, incapable d’écouter autre chose
Que le battement de tes paupières à l’ombre d’un visage différent.
tu attends ?
C’est-à-dire tu vis.
Un grain de pollen abandonné pour des millénaires
dans le limon d’un lac.
Autant que cette flamme provisoire, illusoire vit encore
autant que tu te luttes contre les autres
pour ta voie. autant que tu crois
aux chemins sans fin.
Souffle
Pour moi, la carte du présent est changée.
Anonymes, ardents, les cartographes impériaux
dessinent vainement avec le graffiti de leur patience
De nouvelles frontières.
L’imagination et la précision
Vont de pair. C’est une amitié absurde.
Pour moi, la carte est différente. Est-ce différent que dans le souvenir ?
dans la description d’un autre Cristobal.
dans la griserie abusive
qui déchire ce souffle éphémère
sur lequel
tu ne souffles point
Ardeur
Les mots? Leur poids est écrasant.
De temps à autre ils tombent dans le puits. J’entends
leur sifflement, leur éclatement et leur écho.
Je suis un enfant de la ville. Je ne connais pas
l’ardeur des champs. Les histoires renversées
comme une gaude chaude, sur la table
vers laquelle tout le monde se jette.
Le monde, tant qu’il est
Un rythme, une défilée de sons.
Causent-ils la mélancolie ? Retour superbe dans le temps.
Sur mes jours de jadis, je redeviens
la petite fille que j’étais. Hé, garçons,
entrez vous aussi dans le cône de lumière du rêve.
Un rythme heureux, un enchantement
avant la mort. Intense et tragique,
souriante et blessée.
Il m’est égale s’il ne m’aime pas.
Il m’est égale si les feuilles jaunes sont aujourd’hui
du frimas perdu.
si tout n’est qu’une chute accompagnée de silence
Et le castor ronge les souches, sans hâte. Le monde
tant qu’il est tourne sa roue futile
et entend
l’invitation finale.
D’un briquet imaginaire
Autant qu’on est des illusions
Autant qu’on parcourt des temps abrégés
Marqués par des états lents de serpent…
Autant que notre lumière intérieure
Est sur le point de naître
D’un briquet imaginaire
Autant qu’on rit comme des enfants
Entraînés dans un jeu prolongé.
Autant qu’on se permet de gaspiller
Des mois, des années… deux richards inconscients
Trouvés sur un couloir de la mémoire.
Autant qu’on se lutte pour des causes générales
Autant qu’on vainc, autant qu’on gaspille.
Été pesant
Quand l’ongle du pouce
Sera complètement refait
J’arriverai dans un nouvel endroit
Sera-t-il le désert
Sera-t-il le tapis de tulipes sauvages
Fleuries uniquement pour un jour ?
Je ne pourrais pas le savoir. Je ne dois pas hâter
Le déroulement lent des heures
De la vie courte.
12 septembre, 1999
Palmisciano
Entre le moi de maintenant et celui de demain
Une différence de fréquence.
On passera l’une près de l’autre
Sous le regard des mêmes astres.
Et aujourd’hui, sur un chemin romanesque
Il passe peut-être près de moi
seulement une sorte d’anxiétés.
ce « déjà vu » détruit la séparation parfaite.
Rome, 2000
Une brève rencontre
Tu m’as emmené dans une histoire vraie
et tragique. La vie, la mort, le souffle galactique
dans la nuque, la buée du soir par-dessus le lac, je les ignorais.
Les gens, les voix de la nuit
les coutumes sociales. Tellement dense, presque tangible
l’espionnage de l’âme rajeunie.
Dans un jardin fleuri. Des pétunias,
des caille-lait jaunes dorées, des branches douces, des feuilles fraîches
d’une fête qu’on n’a pas goûtée. J’avais déjà accepté
le miel amer de l’histoire. L’ombre de l’autre,
insolite et magique, veillait sur une rive.
Et entre nous, les années vécues
Faibles, fantomatiques.
été, 2000
Pacifico
Je suis épuisé, sans force
Ma vie de carton, effrayée de dieu. Je suis
Comme il y a vingt-cinq ans
Un matin de dimanche
Quand la solitude a esquissé l’erreur première
Quand je n’ai pas pu partager seulement avec moi
Le territoire vaste de la peur.
Le pouvoir de subir
seul et clair
un éclat de la souffrance.
24 septembre, 2000
Des lambeaux
Tu souris ? Un saxophone chante un nouveau novembre.
Gabrielle est au ciel. La lumière de la lune domine la pluie.
Au-dessus les nuages hypocrites, nos paroles.
maladroites. quel bonheur. Le monde, quelque part,
enivrant, dans une vie
irresponsable, irascible, colorée.
Tout n’est que des lambeaux, des lambeaux.
Cette fois-ci découpés des revues colorées
De l’ancien grenier, de la mélancolie d’adolescent.
Que je te parle de l’école, près du feu
Des mots répétitifs illusoires…
automne, 2000
Parce que je t’ai rencontré
La poésie, dépourvue de sens pour toi
émerge grâce à toi.
Tu existes de vrai.
Ton histoire est incompréhensible. En détaillant
le sens cynique de la vie
tu causes de la vie fougueuse…
Une seconde infinie, hautaine.
La rosée du demain
ne nous trouvera pas ensemble.
La vague douce du lac
Ne nous pressentira point et
on ne partagera rien. Ni le ciel, ni les étoiles filantes
aux lumières mystérieuses et solitaires
qui cherchent quelque chose assûrément.
Jouis de la vie ! une voix morte
crie dans mes oreilles. Jouis-en !
Jouis de l’instant même où tu souffres ! Cette
souffrance est divine, merveilleuse, incomparable…
Moi, je suis mort et perdu, une âme errante ,
et toi, autant que possible, souffre…
août, 2001
Plus loin
Et maintenant, vis, si tu peux ! Si tu le peux encore,
-c’est ce que tu sembles me dire…
Peut-être que tu ne veuilles rien me dire
peut-être que je ne sois même pas
( un exercice de communication, aléatoire)
… quand les feuilles du faux sycomore auraient été rouges, tombées
aux pieds des statues abandonnées
mon âme cherchera l’apaisement
ma voix embrassera de nouveau l’habitude. Accent et voyelle…
tu seras bien loin, exerçant
ta lumière unique dans une aquarelle du nord. Le monde
continuera, confus, illogique, manié, le monde…
mais que m’importe le monde quand j’amène
semée dans mon ventre
ta lumière unique
Au carrefour
Quand la mémoire écrite serait disparue
Quand on aurait communiqué par télépathie
Quand tout aurait été différent, autrement, autre chose
Ces pages épuisées par la vie et par le sang
Compteront-elles encore ?
Quand « vie » et « sang » ne signifieront rien
Et « rien » n’aura plus de sens.
Génération vaincue
Tu ne l’es même pas !
Tu t’acharnes d’avoir du sens
Sous le règne envahissant du non-sens.
J’écrirai pour les morts, pour le passé
Pour leur passage vers d’autres règnes
Je jetterai tout à l’arrière
Et par le changement de ce sens
Je glisserai vers la vie dans la mort/Plus possible qu’un futur muet.
La dernière fois
L’automne bouleverse les feuilles pour moi,
L’automne renverse la nostalgie de toi
par-dessus tout.
Et il chante. Il chante
Pour la dernière fois.
Laissez-moi rester ainsi !
Passer vers ce que tu dis
la pensée à toi
le mystère insuffisant grisé
couché parmi les feuilles frémissantes
des faux sycomores
le monde finit, le monde brûle dans la guerre,
le monde, l’illusion qu’on est encore.
septembre, 2001
Claire
De la glace fine. Au-dessous elle
C’est le chaos, inconnu, froid.
Du silence ? Des vaisseaux communicants ? De la futilité ?
J’attends dans la nuit et je pleure.
Lui, le destin, joue de nouveau avec moi
Il écrit des pages pêle-mêle pour se moquer.
Radieuse, je ne le suis plus aujourd’hui
Des larmes claires, comme celles du grand-père, il y a longtemps,
Racontant ses histoires de guerre.
Les amoureux passent enlacés
Dans la rue.
Le temps, s’est-il écoulé ?
La peur change
De confuse en claire
De lente en fougueuse.
Ils me coûtent beaucoup, les mots.
Prix après prix.
Et un jour
Je retournerai dans la mémoire
Parfaitement défaite
Délivrée.
Séduction
L’imagination est démarrée. Elle court
vers dix heures très frémissante.
Elle compte, elle compte, seule elle sait comment
des heures, des secondes tandis que le monde
tourne, tourne
selon sa propre loi, la pauvre, la pauvre.
Et les heureux que nous sommes,
de l’inspiration à la vie il n’y a qu’un petit pas.
Et maintenant elle analyse, elle dissèque, elle interprète
chaque trace d’un mot. Je suis étourdie aujourd’hui
comme jadis
sur les allée de jacinthe.
Cœurs de zirconium
Quel état ! Des clochettes de Lakme
ont envahi le lierre sèche.
Le monde formel
nous vainc.
Nous seuls dans un décor figé
nous comptons les cœurs de zirconium
nous disons des histoires du passé . Dénudées. Et quand même.
Si j’écris, j’écris pour quelqu’un d’autre
j’écris au nom de la mélancolie.
Comment des siècles se contiennent
dans un regard.
J’écris pour l’instant fugitif
sublime, quand le midi coule parmi les buissons de glycine. Lumière
d’automne, reste encore un instant
sur mon cœur.
Des tulipes rouges
Que dirais-je ? Qu’il est ancien, le bonheur ?
Un royaume, une violation indécente de la solitude.
Qu’il fatigue parfois même l’aiguille
de cette petite montre ? Et
de cet épuisement on choisit des sucreries dans les poésies.
Casimir choisit encore les tulipes rouges au marché
il les veut toujours ouvertes, étendant
leurs pétales avec impudence, les bourgeons ne lui plaisent pas.
La hâte est dans tout. Et que dirais-je ?
Les tulipes arrivent à la maison à l’instant le plus effronté
Elles arrivent juste une seconde avant l’étiolement
elles arrivent pour dévoiler leur pistil nu
elles arrivent pour la purification
sur le panneau vernis de la table
pour la méfiance de l’enfant de quatre ans.
Et lui, il n’apprend pas sa leçon. Il choisit encore une fois
la tulipe la plus ouverte et le jeu
recommence comme quelque chose de normal. Je parlais
du bonheur. Seulement que de temps en temps
à une heure de matin j’entend une seconde : quel frémissement plein de grâce !
Des pétales rouges tombent.
Les années courtes
Les années courtes, les voilà déjà arrivées.
Alignés, pour eux-mêmes, les anciens sens.
Quelle endurance vaine.
le sens que j’avais perdu
le faux sens égaré
l’âme épuisée.
la réalité, tellement étrange.
le froid compact.
et la mémoire, des lambeaux, des lambeaux.
des plumes s’envolent d’un vieil oreiller.
http://levurelitteraire.com/cleopatra-lorintiu/
Poems translated in Hebrew by Menahem Faleck(Israel) published in ”Contact International”(2020)
Poezii de: Cleopatra Lorintiu
Traducere: Menachem M. Falek
ִשׁיִרים: ְק ֵליאוֹ ַפּ ְטָרה לוֶֹרªְצוּ
תרגום: מªחם מ’ פאלק
Rugină
am început să trăiesc ca o bătrână.
mereu în trecut. dimineaţa păstrez pe buze
până târziu, gustul acelui timp. memoria (atât de vie!)
desenează exact zilele.
ele nu sunt nici măcar
neobişnuite şi uneori le retrăiesc vorbind uşor
de una singură . la un moment dat apare un prag.
într-o clipă totul devine
insuportabil,
greu de-nchipuit.
rugina vieţii departe de tine
mi s-a depus
pe artere.
ֲחֻלָדּה
ִה ְת ַח ְל ִתּי ִל ְחיוֹת ְכּמוֹ ְזֵקªָה.
ָכּל ַהְזּ ַמן ַרק ֶבּ ָע ָבר. ַבּ ֹבּ ֶקר שׁוֹ ֶמֶרת ַעל ַה ְשּׂ ָפ ַת ִים
ַעד ְמֻא ָחר, ֶאת ַטַעם ַהְזּ ַמן ַההוּא. ַה ִזּ ָכּרוֹן ( ַה ֹכּל ָכּÍַ חי!)
ְמ ַצֵיּר ִבּ ְמֻדָיּק ֶאת ַהָיּ ִמים.
ֵהם ֲא ִפלּוּ לֹא
ִבּ ְל ִתּי-ְר ִגי ִלים וּ ְל ִע ִתּים ֲאִªי ַחָיּה אוֹ ָתם שׁוּב ְבּ ִדבּוּר ַקל
ַעל ֶא ָחד ִבּ ְל ַבד. ְל ֶפ ַתע מוֹ ִפיַע ִמ ְפ ָתּן.
ִפּ ְת ֹאם ַה ֹכּל הוֹ ֵפÍ
ְל ִב ְל ִתּי ִªְ ס ָבּל,
ָק ֶשׁה ְלַד ְמֵין.
ֲחֻלַדּת ַה ַח ִיּים ַהְר ֵחק ִמ ְמּÎ
ִה ְצ ַט ְבָּרה
ַעל ָהעוְֹר ִקים
Scene de foc
bărbaţii odinioară iubiţi, transformaţi
în imagini însorite, cuvinte sacralizate
scene de foc din care mai rămâne
cărbune pentru crochiu.
un straniu efect de simplificare, culori
estompate şi ce te-aştepţi mai puţin
îţi sare deodată în ochi, năvăleşte
pe uşa larg deschisă a odăii în care
totul e vraişte. bărbaţii
odinioară iubiţi / adoraţi / inventaţi /bărbaţii imaginari
plutind după graţia inimii
pe deasupra celor adevăraţi, întinzând
plictisit o mână spre realitate. bărbaţii
pe care îi crezi brusc.
mi-e frică de mine.
explozii solare îşi lasă pe noi
nespusă, nestatornica oră. din trecutul aproape grăbit
nimic nu încheagă sângele artificial, amintirea
ְתּצוּגוֹת ֶשׁל ֵאשׁ
ַהְגָּבִרים ָהֲאהוּ ִבים ֶשׁל ַפּ ַעם, ֶשׁ ָה ְפכוּ
ִל ְד ֻמיּוֹת ַבּ ֶשּׁ ֶמשׁ, ִמ ִלּים ְמֻקָדּשׁוֹת
ְתּצוּגוֹת ֶשׁל ֵאשׁ ֶשׁ ֵמּ ֶהן ªוֹ ַתר
ֶפּ ָחם ֲעבוּר ְס ִקי ָצה.
ֶא ֶפ ְקט מוָּזר ֶשׁל ַפּ ְשׁטוּת, ְצ ָב ִעים
ְדּהוִּיים וּ ְל ָמה ֶשׁ ַא ָתּה ַמ ְמ ִתּין ָפּחוֹת
קוֹ ֵפץ ְלÎָ ל ֵעיַªִים, פּוֹ ֵלשׁ
ַבֶּדּ ֶלת ַה ְפּתוּ ָחה ִלְרָו ָחה ֶשׁל ַה ֶחֶדר בּוֹ
ַה ֹכּל ִמ ְתַעְר ֵבּב, ְגָּבִרים
ֶשֶׁנֱּאֲהבוּ ִל ְפֵªי ֶרַגע / ַªֲעָר ִצים / ֻמ ְמ ָצ ִאים / ְגָּבִרים ְמֻד ְמָיªִים
ְמַר ֲח ִפים ְל ִפי ְªִדיבוּת ַה ֵלּב
ֵמַעל ְל ֵאלּוּ ָהֲא ִמ ִתּ ִיּים, מוֹ ִשׁי ִטים,
ְמ ֻשׁ ְע ָמ ִמים, ָיד ֶאל ַה ְמּ ִציאוּת. ְגָּבִרים
ֶשׁ ָלּ ֶהם ַא ְתּ ַמֲא ִמיָªה ִפּ ְת ֹאם.
ֲאִªי פּוֹ ֶחֶדת ֵמַע ְצ ִמי.
ִפּצּוּ ִצים סוֹ ָלִר ִיּים מוֹ ִתיִרים ָע ֵליªוּ
ִמ ְבּ ִלי לוֹ ַמר, ֶאת ַה ָשָּׁעה ַהֲה ַפ ְכ ָפּ ָכה. ֵמ ֶהָע ָבר ַה ִכּ ְמַעט ְמ ַמ ֵהר
ָדּ ָבר לֹא ַמ ְקִרישׁ ֶאת ַהָדּם ַה ְמּ ָלאכוּ ִתי, ַה ִזּ ָכּרוֹן
Ceaiul iernilor viitoare
Lasă-mă să caut în inima mea
un rest de putere cât praful de pe pian
Să te strâng cu o suflare
ultimă şi aproape perfectă
şi-n acest strigăt să nu fie
nici disperare şi nici curaj.
Nici măcar fiorul patetic al unei iubiri
care nu ştie să-nceapă.
Flori de tei
Uscate, pe bibliotecă
pentru ceaiul iernilor viitoare. Şi eu,
o Rostovă la fel de fremătătoare, dezacordată
în acest decor cu fotografiile copiilor mei.
ַה ֵתּה ֶשׁל ַהֳחָר ִפים ַה ָבּ ִאים
ֵתּן ִלי ְל ַח ֵפּשׂ ְבּ ִל ִבּי ֶשׁ ִלּי
ְשׁ ֵאִריּוֹת ֶשׁל ֹכּ ַח ְכּ ֹגֶדל ָה ָא ָבק ֶשַׁעל ַה ְפּ ַסְªֵ תּר
ְל ַח ֵבּק אוֹ ְתÎִ בּ ְªִ שׁי ָמה
ַאֲחרוָֹªה ְו ִכ ְמַעט ֻמ ְשׁ ֶל ֶמת
וּ ִב ְצ ָע ָקה זוֹ ֶשׁלֹּא ִי ְהֶיה
לֹא ֵיאוּשׁ ְולֹא ֹא ֶמץ.
ֲא ִפלּוּ לֹא ָהֶר ֶטט ַה ָפּ ֶט ִתי ֶשׁל ַאֲה ָבה
ֶשׁ ֵאיָªהּ יוַֹד ַעת ְל ַה ְת ִחיל.
ִפְּר ֵחי ֵתּה
ְי ֵב ִשׁים, ַעל ַה ִסּ ְפִרָיּה
ַל ֵתּה ֶשׁל ַהֳחָר ִפים ַה ָבּ ִאים. ַוֲאªִי,
ְכּמוֹ ַא ַחת ֵמרוֹ ְסטוֹ ָבה ְדּאוָּגה, לֹא ְמֻכֶוּªֶת
ְבּ ַת ְפאוָֹרה זוֹ ִעם ַתּ ְצלוּ ֵמי ַהְי ָל ִדים.
Punct de răscruce
Cînd memoria scrisă o să dispară
Cînd vom comunica telepatic
Cînd totul va fi altfel, altcumva, altceva
Aceste file stoarse din viaţă şi sânge
Vor mai conta?
Cînd ,,viaţă,, şi ,,sînge,, n-o să însemne nimic
Iar ,,nimic,, n-o să mai aibe sens.
Generaţie frîntă
Tu nici nu eşti!
Încăpăţînîndu-te să ai sens
Sub ampla domnie-a non-sensului.
Am să scriu pentru morţi, pentru trecut
Pentru trecerea lor spre alte regnuri
Am să arunc totul îndărăt
Şi prin schimbarea acestui sens
Am să lunec spre viaţa din moarte
Mai posibilă decît un viitor mut.
ְªֻקַדּת ַה ִה ְצ ַט ְלּבוּת
ַכּ ֲא ֶשׁר ַה ִזּ ָכּרוֹן ַה ָכּתוּב ֵיָע ֵלם
ַכּ ֲא ֶשׁר ְªַ ת ְק ֵשׁר ְבּ ֶט ֶל ַפּ ְתָיה
ַכּ ֲא ֶשׁר ַה ֹכּל ִי ְהֶיה ַא ֶחֶרת, שׁוֶֹªה, ַמ ֶשּׁהוּ ַא ֵחר
ַדּ ִפּים ֵאלּוּ ֶשִׁנּ ְסֲחטוּ ֵמ ַה ַחִיּים ְו ַהָדּם
ַה ִאם ִתּ ְהֶיה ָל ֶהם ֲח ִשׁיבוּת?
ַכּ ֲא ֶשׁר ” ַחִיּים” ְו”ָדּם” לֹא ְי ַס ְמּªוּ ָדּ ָבר
ְו ַל” ְכּלוּם” לֹא ִתּ ְהֶיה יוֹ ֵתר ַמ ְשׁ ָמעוּת.
דּוֹר ָאבוּד
ַא ָתּה ֲא ִפלּוּ ֵאיְΪ !
ַבּ ִה ְתַע ְקּשׁוּת ֶשׁ ְלּÎִ ל ְהיוֹת ַבּ ַעל ַמ ְשׁ ָמעוּת
ַתּ ַחת ַה ִשּׁ ְלטוֹן ַה ִנְּר ָחב ֶשׁל ִאי-ַה ַמּ ְשׁ ָמעוּת.
ֶא ְכ ֹתּב ֲעבוּר ַה ֵמּ ִתים, ֲעבוּר ֶהָע ָבר
ֲעבוּר ַמֲע ָבָרם ְל ַמ ְמ ָלכוֹת ֲא ֵחרוֹת
ַא ְשׁ ִליÍַ ה ֹכּל ְל ָאחוֹר
וּ ְב ִשׁנּוּי ַה ַמּ ְשׁ ָמעוּת ַהזֹּאת
ַא ְח ִליק ֶאל ֵע ֶבר ַה ַח ִיּים ֵמ ַה ָמֶּות
ָה ֶא ְפ ָשִׁר ִיּים יוֹ ֵתר ֵמֲא ֶשׁר ָע ִתיד ִא ֵלּם.
Ultima oară
Toamna răvăşeşte
frunzele pentru mine, răstoarnă dorul de tine
peste toate .
Şi cântă. Cântă
Ultima oară.
Lasă-mă să rămân aşa !
Să trec spre ce spui
cu gândul la tine
cu puţinul mister îmbătat
aşternut printre frunzele foşnitoare
ale arţarilor
lumea se termină, lumea arde-n război,
lumea, iluzia că mai suntem.
ַבּ ַפּ ַעם ָהַאֲחרוֹªָה
ַה ְסּ ָתיו ְמ ַפֵזּר
ֶאת ָע ָליו ֲעבוִּרי, הוֹ ֵפÍֶ את ַגּ ְעגּוַּעי ֵא ֶליÎ
ַעל ַה ֹכּל.
ְו ָשׁר. ָשׁר
ַבּ ַפּ ַעם ָה ַאֲחרוֹªָה.
ֵתּן ִלי ְל ִה ָשּׁ ֵאר ָכּÍ !
ַלֲע ֹבר ֶאל ַמה ֶשּׁ ַא ָתּה אוֹ ֵמר
ְבּ ַמֲח ָשׁ ָבה ָע ֶליÎ
ִבּ ְמַעט ַה ִמּ ְסתּוִֹרין ַה ְמ ַשׁ ֵכּר
ֶשֻׁה ַצּע ֵבּין ֶהָע ִלים ַה ְמַר ְשְׁר ִשׁים
ֶשׁל ֲע ֵצי ַה ַמְּיי ֵפּל
ָהעוֹ ָלם ִמ ְס ַתֵּיּם, ָהעוֹ ָלם ִªְ שָׂרף ְבּ ִמ ְל ָח ָמה,
ָהעוֹ ָלם, ָה ַא ְשׁ ָלָיה ֶשׁ ָאªוּ ֲעַד ִין ַקָיּ ִמים.
Anii scurţi
Anii scurţi, iată, au şi venit.
Înşirate, doar pentru ele, vechile înţelesuri.
Câtă tărie în van.
Sensul pe care-l pierdusem
Sensul fals, rătăcit
Sufletul vlăguit.
Realitatea, ce stranie.
Frigul compact.
Si memoria , fâşii, fâşii.
Pene zboară dintr-o pernă -nvechită.
Faci un pas şi te izbeşti
De zidul cel nevăzut.
Intinzi mâna şi o retragi însângerată.
ָשִׁªים ְקָצרוֹת
ַה ָשִּׁªים ַה ְקּ ָצרוֹת, ְר ֵאה, ְכּ ָבר ִהִגּיעוּ.
ִל ְמªוֹת אוֹ ָתן, ַרק ֲעבוּר ֶזה, ַהֲה ָבªוֹת ַה ְקּדוּמוֹת.
ַכּ ָמּה ָע ְצ ָמה ַל ָשְּׁוא.
ַה ַמּ ְשׁ ָמעוּת ֶשׁ ִא ַבּ ְד ִתּי
ַה ַמּ ְשׁ ָמעוּת ַה ֻמּ ְטֵעית, ַהנּוֶֹדֶדת,
ַהְנּ ָשׁ ָמה ַה ְתּשׁוּ ָשׁה.
ַה ְמּ ִציאוּת, ֹכּה מוָּזָרה.
ַה ֹקּר ַהָדּחוּס.
ְו ַהִזּ ָכּרוֹן, ְרצוּעוֹת, ְרצוּעוֹת.
ªוֹצוֹת ָעפוֹת ִמ ָכּר-ָבּלוּי.
ַא ָתּה פּוֹ ֵסַע ַצ ַעד ְוִªְ ת ָקל
ַבּ ִקּיר ַה ִבּ ְל ִתּי ִªְר ֶאה.
מוֹ ִשׁיט ָיד וּ ַמֲחִזיר אוֹ ָתהּ ְמַד ֶמּ ֶמת.